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Attelle antébrachiale

Adulte
Spécialité : traumatologie /

Indications

  • Fractures du poignet non déplacées
  • Fractures distales  des os de l’avant-bras
  • Tendinites
  • Entorses du poignet

Présentation du matériel

  • 2 jersey (largeur 5 cm; longueur 1,5 fois la longueur de l’avant-bras du patient)
  • 1 ou 2 bandes de plâtres (largeur 10 cm)
  • Une bande Velpeau (largeur 7 ou 10 cm)
  • Sparadrap

Description de la technique

fichier_874 fichier_874 - - - Manchette antébrachiale

  • Enfiler le premier jersey :
    • faire un petit trou pour le pouce
    • bien faire glisser ce jersey jusqu'au coude
  • Enfiler le deuxième jersey de la même façon
  • Couper l'excédent de jersey à environ 1 cm au-delà des articulations IPP
  • Prendre une première bande plâtrée :
    • mesurer, à partir de son extrémité, une longueur allant des têtes métacarpiennes à deux travers de doigt du pli du coude
    • confectionner un éventail avec toute la longueur de la bande
    • à l'emplacement futur de la main, plier l'éventail à 5 cm de son extrémité
    • faire une fente aux ciseaux à 5 cm du bord. Celle-ci permettra de faire passer le pouce
    • mouiller la bande
    • enfiler la bande par le trou du pouce,  bien modeler
  • Faire les éversions distale du jersey (près du coude) et proximale (au niveau de la main)
  • Disposer la bande Velpeau qui maintiendra l'attelle en place
  • Terminer en collant un bout de sparadrap

Précautions d’emploi

Limites de l'appareil

  • Distales :
    • têtes des métacarpes
    • pli palmaire libre
    • 5ème doigt non recouvert
    • pouce libre, colonne bien dégagée
  • Proximale :
    • 2 travers de doigt sous le pli du coude, libérant la flexion du coude à 90°

Position du membre

  • Position fonctionnelle du poignet en prono-supination neutre avec une dorsiflexion du poignet de 20 à 25°
  • Le patient doit pouvoir faire une pince avec le pouce et chacun de ses autres doigts

Conseils particuliers

  • Retirer tous les bijoux circulaires
  • Garder le bras en écharpe afin de faciliter le retour veineux
  • La nuit, poser l'avant-bras plâtré sur un oreiller
  • Faire travailler les doigts (contractions isométriques)

Complications

COMPLICATIONS POSSIBLES POUR TOUS LES PLATRES

La compression

  • Elle entraîne une atteinte nerveuse et circulatoire responsable du syndrome des loges (tuméfaction du membre, cyanose, douleur)
  • La stase sanguine entraîne une augmentation du contenu, donc la pression de la loge musculaire. L'oedème post-traumatique augmente, la pression du plâtre aggrave le phénomène compressif
  • On aboutit à un arrêt du retour veineux et une altération de la circulation artérielle (contracture, atrophie osseuse, troubles trophiques, voire nécrose d'un segment de membre)
  • Une douleur à type de brûlures, de picotements (paresthésies) évoque généralement une compression
  • Une douleur lancinante, intolérable, plus ou moins pulsatile traduit bien souvent une striction
  • Une dorsiflexion douloureuse des doigts ou orteils peut signifier un plâtre trop serré

Le syndrome de Volkmann

  • A partir de la 8ème heure, l'intégrité des fibres musculaires est définitivement compromise. On observe alors une paralysie ischémique des muscles fléchisseurs des doigts et des muscles de l'avant-bras. La main se positionne alors en griffe à cause de la rétraction tendineuse

L'amyotrophie

  • Elle correspond à une fonte de la masse musculaire due à l'immobilisme du membre

Les lésions cutanées

  • Ulcération, escarres, phlyctènes dues à des saillies osseuses comprimées

L'hypertrichose

  • Développement accentué de la pilosité sous le plâtre

La raideur articulaire

  • Due à l'immobilisation prolongée de l'articulation

La phlébite

L'algoneurodystrophie

  • Syndrome loco-régional avec  rétraction de la capsule articulaire
  • Signes :
    • douleur
    • réduction de la mobilité
    • peau fine et humide
    • troubles de la sudation
    • enraidissements articulaires
    • poils érectiles

Le retard de consolidation ou pseudarthrose

  • Facteurs retard dans la consolidation osseuse :
    • âge (ralentissement du métabolisme osseux)
    • fracture diaphysaire
    • fracture ouverte
    • hématome périfracturaire
    • immobilisation insuffisante du foyer de facture
    • interpositions musculaires
    • infections
    • les AINS
    • les corticoïdes

Si les symptômes persistent à la surélévation du membre, il ne faut pas hésiter à faire ouvrir le plâtre (bivalver)

Surveillance

SURVEILLANCE ET CONSEILS GENERAUX POUR TOUS LES PLATRES

Surveillance

Elle doit être minutieuse pendant les 48 premières heures

  • Absence d'oedème ou d'aggravation de l'oedème des doigts ou des orteils, de la colonne du pouce
  • Vérifier la température du membre plâtré (les deux membres doivent être de température égale) :
    • si le membre plâtré est trop chaud, il y a risque de compression veineuse
    • s'il est trop froid, il faut craindre une compression artérielle
  • Observer la mobilité (le patient doit pouvoir bouger volontairement les doigts ou les orteils). Si la pince entre le pouce et les autres doigts ne peut être obtenue, vérifier que la commissure du pouce ne soit pas indûment recouverte par le plâtre. Sinon, faire une échancrure.
  • Vérifier la sensibilité
  • Vérifier la couleur :
    • une cyanose traduit généralement une compression veineuse
    • une pâleur peut signifier une compression artérielle

Conseils aux médecins

  • Une tâche, même minime sur un plâtre, peut traduire une lésion cutanée, une infection, un saignement
  • Une escarre est indolore. Les seuls signes sont des tâches brunâtres ou verdâtres
  • Un plâtre fraîchement posé dégage naturellement une odeur d'humidité. Par contre, une odeur plus prononcée voire fétide signifie une infection, une escarre
  • Bien s'assurer que les contours du plâtre ne génèrent pas de lésion cutanée
  • Ne pas recouvrir un plâtre fraîchement posé. Le séchage effectif demande 24 à 48 heures (2 à 3 heures pour une résine)
  • Tout membre inférieur plâtré nécessite un traitement anticoagulant et donc une surveillance biologique inhérente à prévoir
  • Tout patient plâtré doit être suivi en consultation externe

Conseils aux patients

  • Consulter dès le moindre signe (oedème, fourmillements, cyanose, douleur à l'extension des doigts, odeur suspecte)
  • Ne pas marcher sur le plâtre. Si l'appui est autorisé, attendre le temps préconisé (24 à 48 heures)
  • Ne pas mouiller le plâtre et le protéger avec un sac plastique ou un cellophane pour la toilette
  • Si le plâtre est sale, on peut laver avec une éponge humide et le faire sécher au sèche-cheveux FROID
  • Surélever le membre pour faciliter le retour veineux :
    • le bras : écharpe le jour et oreiller de soutien la nuit
    • la jambe : disposer des cales de 10 cm sous les pieds du lit. A défaut, mettre un oreiller sous les jambes
  • Bien respecter le traitement anticoagulant et les bilans prescrits
  • Ne pas insérer d'objet sous le plâtre en cas de démangeaisons
  • Eviter les vêtements serrés et les bijoux circulaires
  • En cas de membre inférieur plâtré, disposer un petit coussin au niveau de la cheville afin d'éviter une apparition d'escarre talonnière
  • Afin de réduire l'amyotrophie, pratiquer des contractions isométriques (50/h toutes les heures)
  • Ne pas conduire avec un plâtre
  • Faire bivalver le plâtre en prévision d'un long voyage en avion (risque d'oedème)
  • Apprendre à régler les cannes anglaises (coude fléchi à 30°)
  • Apprendre à évoluer dans un escalier :
    • pour monter : membre sain puis membre plâtré puis les cannes
    • pour descendre : les cannes puis le membre plâtré puis le membre sain
  • Apprendre à marcher avec les cannes : pied sain puis pied plâtré puis les cannes

Auteur(s) : Jacques CHEVALIER